BRUNO DEPREZ

«Je peins la matière, je la souligne. Je gratte les couches, j’en retire, j’en rajoute. J’ai des mains de sculpteur et je veux laisser voir la matière comme une trace de mon passage. Je veux qu’elle sorte de la toile, que le vivant se forme, s’anime. Je suis un être organique. J’avance nu, porteur de cellules et de peau sans jamais me laisser prendre par les pièges de l’art cérébral. Je pétris, je sculpte, je couds. Je prends la route à tracer et j’explore à travers la toile le monde que je construis. Le pinceau, la couleur, la matière naissante me guident ; j’ai des battements de cœur à fixer sur le support de mes émotions. Je pétris mes jours en autant de formes à venir. Je découvre les pans de ma vie qui reviennent à la lumière et reposent sur la toile. Ce repos est une illusion car jamais je n’envisage de m’arrêter.»
Alfred de Ville de Goyet

«J'ai vu la gloire de la guerre. Comme un sabre de mort résonnant sous la neige, le squelette d'un cheval gisait au bord de la route. Seul un corbeau cherchait de la charogne dans la neige, là où le vent rongeait les os et la rouille rongeait le fer.»
Peter Huchel (1903-1981) Der Rückzug I

«Ce poème, mon préféré, m'est venu à l'esprit lorsque j'ai vu une sculpture de Bruno Deprez, une petite tête de cheval sculptée... J'ai acheté la tête immédiatement, plus tard est venue une gouache : Smoking Horse ? Fumer incite les gens à le faire. Maintenant, je suis fasciné par les petits « fétiches domestiques » de Bruno. Claudine Van Lier suit l'ascension de ce jeune artiste. Je continue d'observer ses chemins sinueux. Ses œuvres plus récentes reflètent également son pacifisme. Il ne reculera pas. Ses œuvres sont pleines d’espoir. Pour lui, il n’y a qu’une seule voie à suivre !»
Charlotte Wernecke